Les Jeeps françaises

Delahaye VLR

La tentation était grande après-guerre de construire une Jeep 100% française. En 1947, un programme de conception de véhicule tactique est à l’ordre du jour. En perte de vitesse, la prestigieuse marque Delahaye voit là une possibilité économique intéressante et relève le défi. Un prototype Delta (très inspiré de la Jeep) est présenté aux autorités en 1948. Après quelques séances d’essais, l’engin passe au stade de la série et est rebaptisé VLR (Véhicule Léger de Reconnaissance) : près de 10.000 véhicules seront produits mais n’apporteront finalement pas satisfaction : moteur alu trop difficile à entretenir, tenue de route médiocre,problèmes de blocage de différentiel…

Ce sera un échec. Delahaye tentera de remédier à ces tares avec le prototype COB, mais trop tard : Hotchkiss avait repris entre-temps la fabrication des Willys…

Jeep Hotchkiss M201

Après la guerre, on dénombre environ 22.000 Jeep – Ford ou Willys – sur le territoire français. Récupérées par l’Armée Française, seulement 50% d’entre elles sont en état de fonctionner. Il faut désormais considérer leur entretien. Hotchkiss est donc chargé en 1952 de fabriquer des pièces de rechange. Grâce à cette manne, les Etablissements de Réserve Générale du Matériel Automobile (ERGM/AU de la Maltournée) vont reconstruire pas moins de 11.000 Jeep, tout en ne prêtant aucune attention à la concordance des pièces. Ces reconstructions ne seront donc ni des Willys, ni des Ford, ni des Hotchkiss… mais de terribles bitzas, véritables enfers pour les collectionneurs !

Dès 1955, les choses deviennent sérieuses. Hotchkiss construit sous licence des Willys. Ceci enchantera les militaires français qui s’avéraient peu convaincus par les productions nationales et tenaient à leur chère Jeep. Dans un premier temps, quelques centaines d’Hotchkiss MB seront produites avant un remaniement du modèle fin 1956, date à laquelle l’appellation deviendra M201. Près de 28.000 exemplaires seront ainsi produits jusqu’à 1966.