Registration Numbers

Lors de son acquisition par le War Department, un véhicule à moteur doit obligatoirement être immatriculé. Cette procédure, qui lui octroie son existence officielle. Il reçoit alors un numéro d’immatriculation, qui ne le quitte plus durant tout son passage au sein du War Department.

Il est STRICTEMENT INTERDIT de modifier le numéro attribué, ou de le transférer sur un autre véhicule, sans l’autorisation de l’autorité compétente. Deux cas, seulement, peuvent amener la suppression de ce Registration Number :

  • le transfert du véhicule vers un autre département gouvernemental ;
  • la vente du véhicule par adjudication publique.

 Durant la seconde guerre mondiale, même les véhicules ennemis, capturés intacts et utilisés, reçoivent un numéro d’immatriculation.

Structure du numéro d’immatriculation

Le système de numérotation est standardisé en 1929, et le numéro d’immatriculation comporte une série de lettres et de chiffres :

  1. les lettres U.S.A., pour United States Army ;
  2. la lettre W-, pour War Department (l’utilisation de cette lettre disparaîtra progressivement durant la guerre) ;
  3. un numéro ;
  4. certains préfixes ou suffixes spéciaux.

Le numéro

Le premier, ou les deux premiers chiffres (si le second est un 0), indiquent le type du véhicule; les autres chiffres donnent l’ordre de la séquence d’introduction du véhicule au sein d’un groupe spécifique (constituant en fait le numéro de série).

00Camions de maintenance (réparation, Bomb Service,…)
20Camions et véhicules de transport de troupe (Jeep, Dodge, …)
30Chars
40Véhicules chenillés (Halftrack)
50Camions de pompiers
60Camions spéciaux (radio, téléphone, compresseur, cuisine,…)
70Véhicules amphibies
80Camions réservoir
1Voitures (4×2)
2Camions utilitaires (pick-up,…)
3Camions légers
4Camions moyens
5Camions lourds
6Motos et side-cars
7Ambulances
9Tracteurs chenillés
0Remorques et semi-remorques

Préfixes et suffixes spéciaux

Le suffixe «S» : Il indique les véhicules qui ont subi le déparasitage du système électrique pour éviter les interférences radio sur une gamme de fréquences situées entre 0,5 et 30 mégacycles.

Le préfixe «U» : les véhicules fournis à l’US Army par l’industrie automobile australienne se voient attribuer comme préfixe la lettre U. Ces véhicules ont généralement des châssis américains (Chevrolet, Ford, IHC, Pontiac), mais avec conduite à droite, et sont carrossés par les Australiens.

La lettre «X»: il semble qu’elle ne soit utilisée que sur l’European Theater of Operations (ETO). Elle permet d’identifier deux catégories de véhicules:

  • les véhicules «étrangers» utilisés par les troupes américaines, soit ceux des nations alliées (comme l’Angleterre), soit des engins ennemis capturés et réutilisés par les Américains;
  • les véhicules «reconstitués», c’est-à-dire fabriqués sur le terrain à partir d’éléments prélevés, par cannibalisation, sur des véhicules endommagés.

Généralement, la lettre «X» figure comme préfixe du Registration Number. Il existe cependant de rares cas où elle est utilisée comme suffixe, se peignant alors à l’arrière du numéro.

Marquages sur les véhicules

Le numéro d’immatriculation est LA SEULE MARQUE QUI NE DOIT JAMAIS DISPARAÎTRE DU VÉHICULE. On peut effacer tous les autres marquages, par exemple lors du transfert du véhicule vers une autre unité, mais jamais le «Registration Number». Tout au plus autorisera-t-on son camouflage temporaire: «Pour les besoins des opérations militaires, comme le précisent les règlements du 15 février 1945, il pourra être recouvert d’une couche de peinture mate, soluble à l’essence et de couleur Olive Drab, ou camouflé au moyen de boue ou d’huile mélangée à de la poussière».

Les règlements de 1942 définissent la dimension des caractères, 2,54cm (1″) pour les motos, et 5,08cm (2″) pour les autres véhicules.

En février 1945, le règlement s’assouplit, et laisse le choix entre quatre dimensions, soit 1, 2, 3 ou 4″, «suivant l’emplacement disponible et en pensant qu’ils doivent être lisibles».

Bien que la disposition prévue soit toujours «deux lignes horizontales», on autorise d’autres combinaisons, suivant la place disponible et à condition que le groupe numérique ne soit pas scindé.

En 1945, les règlements précisent que «le numéro doit être rendu visible, de chaque côté du véhicule ainsi qu’à l’arrière, à un observateur situé au sol. Sur un véhicule conventionnel, il peut être placé sur les deux côtés extérieurs du capot, autant que possible sur un panneau vertical, et sur l’arrière du véhicule lorsque cela est réalisable.