Les Jeeps canadiennes

Le Canada est le premier pays d’Amérique du Nord a être entré en guerre avec l’Allemagne en septembre 1939. Et donc et voisin des Etats-Unis, le Canada s’est très vite intéressé au développement de la Jeep et en furent même un des premiers clients. Extrêmement intéressé par le modèle de Ford, notamment parce que le constructeur possédait une usine sur le territoire, le Canada ne reçu dans un premier temps que les modèles Willys destinés à l’exportation.

Les Canadiens commandèrent en propre environ 11.000 Jeeps (estimation) mais reçurent au fur et à mesure du conflit des Jeeps Willys et Ford issues des commandes faites par l’armée britannique.

Des spécificités propres à l’armée canadiennes

Dans le cahier des charges, le Canada a imposé des caractéristiques particulières qui les distinguent de « la grande série ». Ces modifications étaient faites dès l’assemblage dans l’usine Willys de Toledo :

  • un seul phare opérationnel, celui de gauche, garni d’un cache black-out
  • le phare de droite est recouvert par la plaque de tonnage avec le chiffre 5 (pour 5 cwt : undredweight canadien, soit 45,36 kg x 5 équivalent au 1/4 ton US de 226,8 kg)
  • 4 anneaux de levage sur les pare-chocs avant et arrière
  • l’essuie-glace conducteur est électrique, celui du passager reste manuel
  • la batterie est de plus grande capacité (116Ah)
  • 2 feux de stop à l’arrière (1 seul sur la jeep US)
  • le lot de bord d’outillage est plus conséquent

Les Jeeps canadiennes s’illustrèrent également avec la mise en place d’un système de brancard qui permettait de transporter trois civières sur les modèles sanitaires. Ce système fut officialisé et adopté par le War Department britannique pour toutes les Jeeps affectées au transport sanitaire.

Jeep sanitaire canadienne

Les marquages

A la différence des Jeeps britanniques, les Jeeps canadiennes étaient peintes en Olive Drab.

Comme tous les véhicules alliés, elles arboraient des étoiles américaines à la fois sur le capot et les côtés. Ces étoiles, souvent disposées en biais sur les côtés, permettaient de différencier les troupes canadiennes des troupes américaines ou britanniques, contribuant ainsi à la coordination des opérations militaires.

À l’avant de la Jeep, à la place du phare droit, se trouvait une plaque de tonnage marquée du chiffre 5. Cette plaque indiquait la capacité de charge du véhicule et était essentielle pour le transport de troupes et de matériel.

Sur le pare-brise, du point de vue frontal, à droite, se trouvait un insigne de grande unité, également connu sous le nom de « Formation Sign ». Cet insigne était généralement carré et représentait une feuille d’érable jaune, avec des couleurs différentes en fonction de l’armée ou du corps d’armée auquel appartenait la Jeep. La même signalisation était répliquée sur le butoir arrière droit du véhicule.

À gauche du pare-brise, vu de face, figurait un nombre code appelé « Unit Serial Numbers » ou « Unit Sign », placé dans un cartouche de couleur différente en fonction de la division ou de la grande formation à laquelle la Jeep était rattachée. Cette signalisation était également présente sur le butoir arrière gauche du véhicule.

Enfin, les ailes au-dessus des roues portaient souvent des indications de pression de gonflage des pneus. Ces pressions de pneus différaient des recommandations américaines, qui étaient généralement de 35 livres par pouce carré (PSI). Pour les Canadiens, les pressions étaient légèrement plus basses, avec une distinction entre le roulage sur route, surface dure (RS 30), et la conduite en tout-terrain (CC 25).

En ce qui concerne les numéros d’enregistrement, ils étaient inspirés du système britannique, commençant par la lettre « M » pour « Military ». Pour les véhicules canadiens, ce numéro était normalement composé des lettres « CM » pour « Canadian Military », suivies du chiffre « 42 » pour désigner le tonnage du véhicule, suivi du numéro d’enregistrement spécifique.