Marquages de pare-chocs
La motorisation intensive et l’accroissement très important du nombre et du type d’unités de l’armée vont obliger le War Department à prendre des mesures pour établir un marquage standardisé pour les véhicules.
Le 5 août 1942 est publiée une version totalement rénovée des règlements sur le marquage des véhicules. Elle introduit un nouveau système de «Unit Identification Markings», fortement inspiré de celui adopté «officieusement» en janvier 1942 par les forces blindées.
Ce système se révèle, pour nous amateurs d’histoire, collectionneurs et modélistes, à la fois très simple et très complexe. Le principe de base en est relativement simple. Le marquage se compose de quatre éléments codés, bien distincts, qui, comme nous le verrons plus loin en détails, identifient chacun l’une des étapes-clefs de la chaîne de commandement à laquelle appartient le véhicule.
Le marquage
Position sur le véhicule
La «Unit Identification Marking» doit figurer sur l’avant et sur l’arrière de chaque véhicule. Le marquage se trouve habituellement sur le pare-chocs, ou à un endroit équivalent.
Disposition des quatre éléments
Suivant l’emplacement disponible, trois possibilités de disposition s’offrent :
1. les 4 éléments, séparés les uns des autres par un tiret long de 1 pouce (2,54 cm) et large de 1/2 pouce (1,27 cm), placés sur une ligne ininterrompue.
2. les 2 premiers éléments, peints en ligne sur l’extrémité droite, et les deux autres sur l’extrémité gauche du pare-chocs ou de la face du véhicule.
3. les éléments placés en deux groupes, comme ci-dessus, mais avec les éléments 1 et 3 placés au-dessus des éléments 2 et 4 (systèmes souvent utilisés pour les butoirs).
Peinture, taille et style
Le marquage s’effectue normalement au moyen de peinture blanc mat («White, lusterless, gasoline-soluble paint»). II y a toutefois des exceptions à cette règle. Pour faciliter la conduite des véhicules durant le black-out, beaucoup d’unités américaines stationnées en Grande-Bretagne feront peindre les pare-chocs des véhicules en blanc. Les Unit Identification Markings y figurent alors peints en noir. Certaines unités, comme la 1st Infantry Division, conserveront cette particularité, même lorsqu’elles seront engagées sur le continent.
Le marquage s’effectue normalement au pochoir (feuilles de carton ou de métal dans lesquelles sont découpées les formes des caractères à reproduire sur un support par application de peinture au moyen d’un tampon imbibé ou d’un pinceau). Cependant, en l’absence de ces accessoires, le marquage à main levée est autorisé.
Le style des lettres et des chiffres doit se conformer autant que possible aux modèles prescrits. La taille idéale conseillée est de 3 pouces en hauteur (7,62 cm), avec une largeur de trait de 1/2 pouce (1,27 cm). Ces dimensions peuvent néanmoins être modifiées en fonction de l’emplacement disponible.
Le code
Chaque véhicule américain adopte des marquages codifiés par des lettres précédées de chiffres désignant l’armée, le corps d’armée ou la division. Ils sont suivis d’un deuxième groupe de chiffres et de lettres, correspondant à leur bataillon ou à leur régiment. Le tout est placé à droite du pare-chocs avant et à l’arrière sur le demi pare-chocs gauche. Les symboles des unités étaient peints en blanc (rarement en noir). Les marquages étaient divisés en quatre éléments, à lire de gauche à droite de la manière suivante :
1er élément | 2ème élément | 3ème élément | 4ème élément |
---|---|---|---|
Groupe d’armées, Armée, Corps ou Division | Unité : Régiment ou Bataillon | Compagnie | Numéro du véhicule |
L’Armée, le Corps ou la Division auxquels le véhicule appartient | L’unité dans l’Armée, le Corps ou la Division | La compagnie dans le régiment ou le bataillon | Le numéro de véhicule dans la compagnie (ordre de marche) |
Soit pour cet exemple : 4ème véhicule de la compagnie C appartenant au 506ème régiment d’infanterie parachutiste de la 101ème Division aéroportée américaine