Le symbole national – L’étoile

1942 : l’étoile blanche

§ 10 : Marquage dans les unités : la peinture soluble à l’essence, ou toute autre peinture qui serait prescrite par le War Department, sera utilisée.

Le symbole national:

 1. Une étoile à 5 pointes, de teinte blanche, sera le symbole national pour tous les véhicules affectés aux unités tactiques. Les véhicules administratifs, utilisés dans les Théâtres d’Opérations, seront marqués de manière identique si le Commandant du Théâtre des Opérations l’autorise.

2. La taille de ce symbole national sera déterminée pour chaque type de véhicules. Elle devra cependant occuper le maximum de place sur les surfaces où elle doit figurer.

3. Lorsque la nécessité d’utilisation d’un camouflage prend la priorité sur l’identification, le symbole national peut être recouvert, soit par de la peinture mate de teinte Olive Drab pouvant se dissoudre à l’essence, soit par des filets de camouflage, soit par un mélange d’huile et de terre, soit être simplement effacé.

Si ce texte fournit un certain nombre d’informations intéressantes, il n’en demeure pas moins fort laconique, et il est nécessaire de commenter chacun de ses points:

La peinture

Gasoline Soluble Paint

Corps of Engineers Tentative Specification n°T-1227

La peinture soluble à l’essence se présente sous forme de poudre qu’il suffit de faire dissoudre dans de l’essence pour obtenir une peinture à séchage rapide (15 à 20 minutes), qui dure plusieurs mois, et qui peut s’effacer par simple lavage à l’essence, ce qui la rend idéale pour la confection des marquages. En 1942, elle est fabriquée par deux firmes principales, «R.B.H. Dispersions, Inc», de Bound Brooks (NJ) et «Du Pont de Nemours and Co», de Wilmington (Delaware). Un changement, publié le 24 septembre 1945, substituera un autre type de peinture, «White Stenciling Synthetic Enamel» (peinture au vernis synthétique, pour pochoir, de couleur blanche), qui est semi-brillante et se présente toute préparée en pot de 1 ou 5 gallons.

Une étoile…

Les règlements officiels feront uniquement allusion à une étoile à cinq pointes, restant muets sur les diverses variantes rencontrées durant la guerre; la raison de ce silence est simple: ces diverses variantes seront toujours promulguées à l’échelon local (dans une unité, sur un Théâtre d’Opérations, pour toutes les unités participant à une opération précise,…).

La taille…

la taille de l’étoile varie de 4 pouces (10,16cm) à 60 pouces (152,4 cm), en passant par toute une gamme de tailles intermédiaires. Les règlements de 1942 comportent une série de planches montrant les emplacements et dimensions des étoiles requises pour chaque type de véhicule, et des corrections et modifications (changement d’emplacement ou de taille) seront parfois signalées, de même que des planches complémentaires seront ajoutées lors de l’introduction de nouveaux modèles de véhicules. On notera cependant que toutes ces indications seront souvent suivies de manière très approximative par les troupes, et l’examen des photos démontre une grande diversité entre les marquages réels et les modèles théoriques.

On peut toutefois déduire une règle générale, selon laquelle le véhicule doit pouvoir être identifié aussi bien par un observateur terrestre que par un observateur aérien. Une étoile doit donc figurer sur toutes les surfaces visibles (frontale, latérales et supérieure).

lorsque la nécessité… 


Le 8 octobre 1943, un changement des règlements précisera l’autorité qui peut ordonner la suppression ou la dissimulation de l’emblème national :

Le commandant d’un Théâtre d’Opérations peut ordonner l’effacement ou le recouvrement, au moyen de peinture, de l’étoile. Les commandants de formations subalternes peuvent prescrire une obturation temporaire au moyen de filets de camouflage, d’un mélange huile/terre, ou par d’autres expédients faciles à enlever.

Dès la fin de la campagne de Normandie, nombre d’équipages de char ne s’embarrassent pas de ces règlements, et font purement et simplement disparaître de leur véhicule l’étoile, qui constituent un désastreux point de repère pour les pointeurs ennemis. Et, lorsque les chars américains traversent la Belgique en septembre 1944, un grand nombre d’entre eux ne portent aucune marque nationale…